mercredi 17 juillet 2013

La Picardie bat ses gâteaux, on dit merci


Il y a quelques semaines, nous avons fait la rencontre d'une brioche. Cette brioche allait à jamais changer notre rapport aux brioches et la vision simpliste que nous en avions jusqu'alors. Car elle n'était pas une brioche comme les autres. Cette brioche venait de la rue de l'Eglise de Quesnoy-le-Montant. Elle était picarde, en somme, et pas vraiment brioche. Elle était un gâteau battu.

Nous avons encore le sachet qui contenait cette merveille de finesse, confectionnée par Francis Fréville, passé maître en la matière et membre éminent de la Confrérie du Gâteau Battu. 
Sa croûte extérieure, brun foncé, ne trahissait à aucun moment une mie à la couleur jaune incomparable. La couleur du beurre, du beurre, du beurre. Et des jaunes d'œufs, aussi. La forme dentelée, donnée par le grand moule à cannelé dans lequel elle avait été cuite, lui conférait le titre de véritable gâteau battu.

Admirez cette mie

Fragile et fondant, aéré, moëlleux, riche d'un délicieux goût de beurre frais, relevé d'une innocente larme de rhum et d'une pointe de sel presque indécelable, chaque bouchée est comme une bulle de perfection gourmande. A partir d'ingrédients traditionnels bien peu diététiques, l'artisan confère à cette spécialité une légèreté coupable. La magie opère. Le gâteau battu nous a laissés sans voix, stupéfaits, presque furieux, de ne pas avoir été plus tôt ensorcelés. Du jour au lendemain, il est devenu notre étalon de référence pour toute réalisation ambitionnant de se nommer brioche ou d'être qualifiée de briochée. Il est entré à perpétuité dans notre panthéon des grandes choses.

Les ingrédients qui composent cette merveille sont d'une dangereuse simplicité : beurre, farine, levure, beurre, jaune d'oeuf, sel, sucre, rhum. Pour la réalisation...battez tout, certes, mais avec tact. Et auparavant, regardez plutôt la main du Maître.

 
Ronde des Pains
Rue de l'Eglise
80 132 Quesnoy-le-Montant


PS : la recette de Francis Fréville est donnée à la fin de la vidéo.
PPS : la Confrérie du Gâteau Battu existe depuis 1993.

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