jeudi 7 novembre 2013

Mamou / Paris IXe



Hier midi nous sommes allées déjeuner entre filles chez Mamou, un néo-bistrot comme il en pousse beaucoup dans Paris ces derniers temps. Celui-ci a ouvert l'année dernière. Avec Romain Lalu, ancien de Lasserre, au piano et Emmanuel Pérez, pas mieux, en salle, on partait avec de bonnes chances de mêler l'agréable à l'agréable. In fine, si l'on s'en sort pour moins de vingt euros en optant sans extras pour la formule du jour (une entrée et un plat imposés), tarif fort raisonnable, carte et petits plus font rapidement grimper la note d'une manière pas complètement justifiée.

Arrivées tôt, les premières même, nous avons pu choisir notre table comme il nous plaisait, liberté rare et fort appréciable. Suivant la tendance désormais habituelle, notre hôte s'approche avec un grand tableau en ardoise qu'il place sur la table. Il nous signale cependant que deux choix ne sont plus disponibles (une brouillade d'oeufs servie en entrée et un tartare de boeuf en plat). L'entrée manquante est toutefois remplacée par une salade de pommes de terre ratte. Le fonctionnement est simple : une formule à 19 euros avec une entrée et un plat imposés ou bien à la carte. Les plats du jour sont une viande (en l'occurrence un faux filet de boeuf sauce parmesane) et un poisson (de la lotte) dont il nous précise les prix spontanément (24 euros).

Préférant les desserts aux entrées, nous décidons de commander à la carte et optons toutes les deux pour un pavé de cabillaud à 21 euros. Pour l'accompagner, nous demandons conseil sur les vins blancs proposés au verre, la sélection des vins n'étant pas visible. Pragmatique, le maître des lieux nous demande si nous sommes plutôt vins fruités ou vins secs. Chacune ayant répondu différemment, il nous propose de goûter deux vins : un vin blanc corse plutôt fruité et un chardonnay sec. Le vin corse n'est pas mauvais mais légèrement vert et un poil sucré pour accompagner un poisson. Le Chardonnay est pour sa part assez doux et agréable. Nous commandons finalement un verre de chaque et une grande bouteille d'eau plate.

Le restaurant se remplit peu à peu et le service ralentit. Certes, nous avons indiqué en arrivant n'être pas particulièrement pressées mais le plat se fait attendre un chouïa trop longtemps. Enfin, nos assiettes arrivent. Les portions sont suffisantes avec un joli morceau de poisson dont on devine rien qu'à l'oeil qu'il est parfaitement cuit, des tronçons de poireaux et d'asperges recouverts d'une panure aux noisettes, un lit de pommes de terre en purée et une sauce iodée émulsionnée avec quelques moules. Beaucoup, peut-être un peu trop de choses dans l'assiette, mais les goûts s'unissent harmonieusement, francs, nets et maîtrisés. C'est bon. C'est même très bon (un bémol toutefois pour la petite croûte à la noisette qui était pour moi trop salée).

Pour le dessert, nos choix se portent sur un panettone, crème anglaise à l'orange et sur le très grand classique mi-cuit au chocolat. Une fois encore, le service, quoique prévenant, est un peu lent. Nos desserts arrivent un bon quart d'heure seulement après la commande. Compréhensible étant donné qu'ils sont tous deux tièdes mais il aurait fallu le préciser en début de repas ou bien au moment de la commande.

Le panettone tient ses promesses sans faire tourner la tête. La crème anglaise n'est en fait pas à l'orange. Elle est classique (manque un peu de vanille à mon goût mais je suis une fanatique) et un condiment à l'orange, bien plus intéressant, vient réveiller l'ensemble de sympathique manière. Le mi-cuit bien coulant et sa glace vanille maison, s'ils ne révolutionnent pas le monde du mi-cuit, sont loin d'être déplaisants.

Nous terminons par un café (avec petit chocolat).
Lorsque la note arrive, nous trouvons tout cela un peu cher payé. La cause ne tarde pas à se faire connaître : les verres de vin à 7,50 euros l'unité (seule omission repérée) qui, très honnêtement, ne les valaient pas. Retirons 15 euros des 75 euros que nous laissons à Mamou et alors oui, ce bistro gastro vaut la peine d'être fréquenté, tant pour sa cuisine, qualitative, classique mais intelligemment modernisée, savoureuse que pour son service, avenant et professionnel (hormis sur le prix du verre de vin).

Dernière détail qui a son importance : le pain est très bon.


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