Pour réaliser certaines recettes chez soi - par
exemple des mousses de fruits avec juste des fruits - il faut parfois s'armer de
patience. Après en avoir fait l'expérience laborieuse, la
première étape, dénicher les ingrédients adéquats, est loin
d'être une mince affaire. L'adresse suivante devrait vous faire gagner un temps
précieux ou, à tout le moins, vous donner une chance de démarrer votre entreprise culinaire.
Il
s'agit rien de moins que de la caverne d'Ali Baba des cuisiniers à la
cuillère aventureuse, que du temple des professeurs Foldingue des
fourneaux, désireux de mélanger des purées de fruits avec des poudres
végétales, d'acheter
des bocaux de pâte de marrons (et non de crème malheureux !) ou des
kilos (1, 2, 5, véridique) de vanille en poudre de
Madagascar. L'endroit dont nous allons vous parler comblera et
surpassera largement vos attentes les plus folles.
Ce lieu légendaire se trouve dans le
quartier de Montorgueil. On se repasse l'adresse sous le manteau mais leur
référencement sur internet est tellement...évanescent qu'à moins de taper
directement le nom dans notre moteur de recherche préféré, il risque bien de
s'écouler des heures, avant qu'au détour d'un forum obscur, Georgina1012
mentionne vaguement un certain magasin qui aurait, à ce qu'on dit, vraiment de
tout. Ce magasin, c'est le bien nommé G. Detou (impossible de savoir si c'est le vrai nom des
propriétaires, ils entretiennent le mystère).
G.
Detou, ce n'est pas beau, ce n'est pas
grand, ce n'est pas glamour, ça baigne dans son jus des années 70 ou 80.
Le
sex-appeal de la devanture est à peu près équivalent à celui d'un vieux
doudou sale (au passage, quelle plus immense trahison pour un enfant que
celui de voir son doudou lavé).
Des boîtes en fer en haut des étagères, remplies de Dieu sait quoi,
donnent
l'impression de n'avoir pas bougé depuis des lustres. Finalement, une
curiosité teintée d'appréhension pousse le chaland à franchir la porte
de ce repère un peu miteux mais irrésistiblement intrigant, comme le
vieux doudou sale sait, encore et à jamais, trouver grâce aux yeux de
son propriétaire.
L'accueil n'est pas vraiment
charmant. Premier gage de confiance réciproque, le client récupère ses paquets après avoir payé la
patronne, aussi aimable qu'une porte de prison, qui, second témoignage de bienveillance, protège la caisse abritée derrière
une vitre en plexiglas.
Dans le magasin, on zigzague fébrilement entre les gens et les cartons. Ces derniers s'empilent contre l'ilot principal, sorte de grande table recouverte d'un bric-à-brac invraisemblable de confiseries, chocolats, calissons, décors pour gâteaux, spécialités sucrées de toutes sortes et de toutes régions.
Dans le magasin, on zigzague fébrilement entre les gens et les cartons. Ces derniers s'empilent contre l'ilot principal, sorte de grande table recouverte d'un bric-à-brac invraisemblable de confiseries, chocolats, calissons, décors pour gâteaux, spécialités sucrées de toutes sortes et de toutes régions.
Contre les murs, des étagères pleines à
craquer montent jusqu'au plafond : pots, bocaux, boîtes, coffrets, bouteilles,
flacons, bonbonnes se serrent les uns contre les autres, réceptacles d'autant
de liquides, pâtes, sauces, poudres, macérations, gelées...inconnus au bataillon pour l'immense majorité.
On se retourne pour contempler le mur du vrac
: thé, café, noix, céréales, riz, fruits secs stockés dans d'énormes sacs en jute tamponnés d'un
sigle noir. Nous voilà voguant au large
des côtes africaines ou sud-américaines, cinglant vers la vieille France, Paris, le 2e
arrondissement, une petite rue abritant une non moins petite boutique. On reste plantés là, longtemps, sans
trop se rappeler pourquoi on est venus, sans plus savoir quoi regarder, quand,
singularité ultime, notre regard croise, au-dessus du comptoir, un unique paquet de Paille d'Or flanqué d'une boîte de
Ricoré. Que
diable fabriquent-ils là ? Comment sont-ils arrivés ? Ces questions
resteront sans réponse. Pour le reste, vous savez désormais où aller.
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