mercredi 26 juin 2013

Epinerds


Avec un nom aussi peu séduisant, la messe semblait dite avant l'heure pour les épinards, cette sorte d'herbage selon l'Académie Française de 1835. Depuis, la définition a changé mais leur presse s'est maintenue, avec une constance rare, au niveau de l'exécrable - surtout chez les plus jeunes d'entre nous. Pourtant, bien préparée, il n'est pas feuille plus fondante.

Premièrement, l'épluchage ne souffre pas le couteau. Seuls nos doigts habiles sauront gérer avec délicatesse cette étape ingrate mais cruciale. 

Belles feuilles d'épinards avant épluchage

Une fois lavés, les épinards doivent être débarrassés de toutes leurs nervures, feuille après feuille. Cette épreuve de patience se déroule comme suit. D'abord, on plie légèrement les deux parties de la feuille le long de sa tige vers l'intérieur. L'extérieur de la feuille est donc la partie exposée. Une main maintient la feuille repliée pendant que l'autre retire l'intégralité de la tige en la remontant du bas vers le haut. Magie, les petites nervures se détachent aussi. Chaque feuille mérite le même traitement appliqué.
 
Les feuilles après épluchage, juste avant le grand saut

Avant de commencer, nous avions pris soin de mettre à chauffer une grande casserole d'eau non salée. Équeutées, les feuilles sont plongées dans l'eau portée à ébullition. Au bout de quelques minutes, la couleur parle : les épinards ont pris une teinte vert foncé, un vert plein et profond (mais certainement pas noir comme on le voit parfois).

Dès qu'ils sont de ce vert-là, il convient de les retirer du feu. Au sortir de leur bain bouillant, les épinards se versent dans une passoire ou dans un autre récipient à l'aide d'un écumoire. Ils s'arrosent immédiatement d'eau froide pour arrêter la cuisson et fixer la couleur.

Gorgés d'eau, il n'en est pas moins inacceptable de les presser, de les essorer ou d'appuyer sourdement dessus pour les égoutter. Tout au plus une légère pression des doigts qui accélèrera un peu le processus. Dans tous les cas, il faudra attendre un certain temps avant de les servir ou de les incorporer à une préparation. 

Après cette pause forcée, la dégustation peut commencer. Chauds ou froids, natures, juste salés, avec un oeuf, une noix de beurre, un émietté de thon, une cuillère de crème...

A nous deux maintenant
  
Bienvenue chez les épinerds.

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